L’histoire de la Gibson ES-5N

La ES-5 a été introduite en 1949 et était à l'époque la guitare électrique haut de gamme de Gibson, ainsi que la première guitare à trois micros de ce type. Elle a été directement à l'origine de l'Epiphone Zephyr Emperor Regent, et par extension, de la Fender Stratocaster. Les ES-5 blondes comme celle-ci ont été produites en moins grand nombre que la version sunburst, et seuls 22 exemplaires ont été produits en 1949.

Outre son apparence saisissante, cette ES-5 est une guitare au son et au jeu exceptionnels, la plus polyvalente parmi les Gibson électriques à caisse pleine grâce aux nuances tonales supplémentaires provenant du micro central.

Elle est parfaitement adaptée à une variété de styles tels que le jazz, la pop, le blues ou le rock 'n' roll des débuts, en plus d'être un instrument très prisé des collectionneurs.

L'ES-5N de T-Bone Walker

Produite à seulement 22 exemplaires en 1949, cette guitare est la première à être équipée de trois micros P90, chacun relié à un volume indépendant et régi par une tonalité générale. Cette configuration inédite à l'époque, devenue rare aujourd'hui, contribue à la signature sonore de l'artiste. Cette rencontre entre T-Bone Walker et ce nouvel instrument marquent un tournant majeur dans l'évolution du blues, avec la combinaison parfaite de ce qui deviendra le rock 'n' roll.

Cette rencontre entre T-Bone Walker et ce nouvel instrument marquent un tournant majeur dans l'évolution du blues, avec la combinaison parfaite de ce qui deviendra le rock 'n' roll.

Le musicien a utilisé cette guitare pendant les décennies 1950 et 1960, peaufinant son jeu de scène et son image de séducteur. Ses poses nonchalantes et son jeu de guitare acrobatique (derrière la tête, à l'envers, etc.) ont marqué les esprits. T-Bone Walker a ouvert la voie du rock, en jonglant entre blues et jazz dans les Hot Clubs où il se produisait, notamment en France.

Lors d'une de ses tournées, cette belle ES-5 a disparu sans explication. Quarante ans plus tard, la guitare a été identifiée comme étant celle de T-Bone, le propriétaire actuel ne pensant avoir acheté qu'une des 22 ES-5N de 1949.

Après avoir répertorié toutes les similitudes des motifs du bois, des nacres de repères de touche et autres particularités, telles que les réparations et modifications, le verdict est tombé : c'est bien elle !

Après avoir probablement connu plusieurs propriétaires, cette guitare d'exception a finalement retrouvé son identité officielle en 2016 grâce à l'expertise de François Charles, alors membre de la compagnie nationale des experts, qui a attesté de sa "propriété sans équivoque".